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Faut-il dire aux enfants que ce qu’ils mangent est bon pour leur santé?

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FruitsPasContentsD’après une étude parue récemment [1], et largement relayée dans la presse (ici ou ici, par exemple), il semblerait que non… Et qu’au contraire, dire à un enfant qu’un aliment est bon pour sa santé l’amènerait à en manger moins! Si l’étude n’est pas à remettre en cause, je ne suis absolument pas d’accord avec les conclusions des auteurs, et je vous explique pourquoi.

L’étude

A l’origine de l’étude, les auteurs se sont interrogés sur la motivation des jeunes enfants dans le choix de leur nourriture, et la quantité qu’ils mangeaient. Pour ce faire, de courtes histoires ont été racontées à 270 enfants de 3 à 5 ans: elles mettaient en scène une petite fille qui allait manger soit des crackers, soit des carottes. Selon les cas, la petite fille choisissait l’aliment :
1/ parce qu’il était bon sur le plan gustatif
2/ parce qu’il était bon pour la santé ou les apprentissages scolaires (la petite fille mangeait des carottes car ainsi elle savait compter ou lire)
3/ le motif de son choix n’était pas précisé.
Après le récit, les enfants étaient invités à aller manger l’aliment en question, et les scientifiques ont noté les quantités ingérées.

Et voici les résultats principaux: qu’il s’agisse des crackers ou des carottes, les enfants en mangent moins dans le cas 2, c’est à dire quand la petite fille avait elle-même choisi cet aliment car il était bon pour sa santé.
Dans les 2 autres cas (choix de cet aliment car il était bon au goût, ou pas de raison du choix), les enfants en mangeaient plus.
Les conclusions de l’étude: les enfants sont incapables d’associer 2 caractéristiques à un même aliment. Soit il est bon/délicieux, soit il est bon pour la santé, mais pas les 2 en même temps.

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Pourquoi je ne suis pas d’accord?

Les auteurs commencent pas poser un pré-requis: ils s’intéressent à des enfants de 3 à 5 ans (d’âge préscolaire aux Etats-Unis) qui n’ont pas encore été influencés par des éléments extérieurs dans le choix de leur nourriture (discours des adultes, pubs TV…). Et pour moi, c’est là que le bât blesse.

Car en tant que parents, si on réfléchit sur nos comportements lors des repas de nos enfants avant 3 ans, force est de constater qu’on a déjà cherché à influencer ce qu’ils mangent!
Pour une seule et simple raison: il n’y a pas besoin de les inciter à manger un aliment qui est appétant, c’est à dire qui donne envie d’être mangé. Qui a déjà dû pousser son enfant à manger une crème au chocolat, ou tout autre produit gras, sucré, qui réjouit les papilles? Lorsqu’on doit argumenter face à un enfant pour qu’il mange un aliment, c’est parce que l’enfant est réticent à manger l’aliment en question, qu’il ne le trouve pas très bon, et/ou que l’aliment ne donne pas très envie. Il me semble donc évident que bien avant 3 ans (quasiment dès le début de la diversification, en fait), l’enfant construit petit à petit une association entre le fait qu’on lui donne une raison de manger un aliment (mange ta soupe, ça fait grandir) et le fait que l’aliment en question ne soit pas super appétant. Si l’aliment est délicieux, on ne lui donnera pas de raisons supplémentaires de le manger, puisqu’il le fera déjà tout seul! Et même au contraire, on aurait tendance à le limiter dans sa consommation…

Il me semble donc évident qu’il ne s’agit pas d’un problème de représentation de l’enfant (ne pas être capable d’associer 2 caractéristiques à un même aliment), mais d’une construction mentale à partir de sa propre expérience.

En conclusion, on fait quoi?

Comment toujours, pas de recettes miracles… Une des pistes que j’entrevois, c’est de présenter les avantages des aliments (très simplement) même quand l’enfant les mange spontanément avec plaisir: tu vois, dans ta crème au chocolat, il y a du lait/du calcium qui aide à construire des os solides (au secours, j’ai l’impression d’écrire une pub!). Et comme je l’avais déjà évoqué dans un précédent billet, remettre l’enfant au cœur de son alimentation et le laisser se construire lui-même, en l’accompagnant mais sans trop l’influencer. Gros travail en perspective!

Et vous, les mamans, expliquez-vous à vos enfants pourquoi ils doivent manger ceci/cela, ou de tout?

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[1]: Fishbach A., Maimaran M. If it’s Useful and You Know it, Do You Eat? Preschoolers refrain from Instrumental Food. Journal of Consumer Research (In press).

5 réponses

    1. Merci d’avoir pensé à moi! Heureusement que le post ne s’autodétruit pas, parce que… je dois avouer que j’ai déjà été tagué par Mzll M et que je ne l’ai pas encore fait (rapport au fait que mompreneuse=beaucoup beaucoup de boulot en ce moment, toussa)! C’est dans ma ToDo-List, alors je m’y colle dès que j’ai un moment, promis!!!

  1. je suis tout à fait d’accord avec toi. Je trouve ça super important que l’enfant ne soit pas passifs face à la nourriture, et je mets un point d’honneur à expliquer à ma fille que au delà du bon / mauvais pour la santé, il y a aussi la notion de diversité : il faut manger de tout, en bonne quantité !

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