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Le jeûne intermittent #2 – ses bienfaits vus par la science

Sommaire de l'article

Deuxième étape pour le test du mois consacré en février au jeûne intermittent. La semaine dernière, je vous avais présenté ma façon de pratiquer le jeûne intermittent, une pratique plutôt cool compatible avec ma vie de famille.
C’est l’heure du premier bilan, après 1 peu plus d’une semaine passée et donc 2 jours de jeûne à mon actif (puisque je jeune 1 jour par semaine).

La faim

La question qu’on se pose naturellement lorsqu’on évoque le jeûne, c’est celle de la faim. Il semble évident que « ne pas manger » = « faim ».
Aussi surprenant que cela puisse paraître, je n’ai à aucun moment eu faim pendant mes périodes de jeûne. Je m’efforce de boire beaucoup, et je n’ai pas eu de sensation de ventre vide ou qui crie famine. Il est important de préciser, tout de même, que ce n’est pas ma toute première expérience de jeûne. J’avais déjà testé il y a environ 1 an le jeûne intermittent tel que je le pratique ce mois-ci, et je crois que le corps garde en mémoire cette pratique. Car dans mes souvenirs, les toutes premières fois où je n’ai rien mangé pendant 16 heures, j’ai eu faim! Et même très faim! Mais cette sensation était passée au bout de 2 ou 3 semaines (toujours à raison d’un jour de jeûne par semaine), et aujourd’hui, je peux jeûner 20 heures sans ressentir la faim.

Les effets du jeûne pendant la semaine

Mon expérience au bout d’une semaine, c’est déjà d’être beaucoup plus à l’écoute de mon corps et de mes sensations concernant l’alimentation. Je remarque plus qu’avant la sensation de satiété, et surtout je suis plus sensible à la satiété tout court, avant d’atteindre ce fameux point « j’ai un peu trop mangé ».
La première différence que j’ai pu constater, c’est au petit déjeuner du lendemain. Après mon jeûne, j’avais pris une collation dans l’après-midi et un dîner léger le soir. Le lendemain matin, j’ai mangé 2 fois moins que d’habitude! C’était assez étrange comme expérience, je n’avais tout simplement plus faim, en n’ayant même pas mangé la moitié de mon petit déjeuner habituel!
Et au cours de la semaine, j’ai eu l’occasion de manger 2 fois au restaurant, et j’ai eu l’impression de vraiment me gaver en prenant une formule plat-dessert.  Impression très désagréable, d’ailleurs (mais on m’a donné la très mauvaise habitude de finir mon assiette…).

Le jeûne intermittent et la science

La restriction calorique

C’est lors d’un congrès scientifique où je présentais mes propres travaux que j’ai découvert pour la première fois le principe de la restriction calorique. Comme dans beaucoup d’autres domaines, il y a des sujets « à la mode » dans le monde de la recherche en science, et le thème de la restriction calorique était la star de ce congrès!
Je me souviens avoir été abasourdie par tous les résultats présentés: toutes les études scientifiques, que ce soit sur des cellules, des animaux ou des hommes, montraient les bienfaits indiscutables de la restriction calorique sur la longévité, ainsi que sur de nombreuses pathologies. La conclusion était sans appel: « mangez moins, vous vivrez mieux, et vous vivrez vieux ».
Sauf que la restriction calorique évoquée dans ces études était (comme souvent dans les études scientifiques) tout à fait inapplicable au quotidien, pour n’importe quelle personne ayant une vie « normale ».

Mais cette idée des bienfaits de la restriction calorique est restée dans un coin de ma tête, jusqu’à ce que j’entende parler du jeûne intermittent. Je me suis alors replongée dans la littérature scientifique pour en savoir un peu plus sur les bienfaits de ce jeûne intermittent, et ce billet est l’occasion d’en faire un bilan.

Ce que dit la science sur le jeûne intermittent

Tout d’abord, oui, le jeûne intermittent est bon pour la santé, les études scientifiques sont à peu près unanimes sur le sujet. Des publications scientifiques récentes dans des revues scientifiques de qualité ont fait la liste des études parues sur ce sujet, et les bienfaits démontrés du jeûne intermittent [1]. On y apprend, entre autres, que le jeûne intermittent favorise la perte de poids, l’amélioration du cholestérol (baisse des LDL -le « mauvais cholestérol »- et hausse des HDL -le bon « cholestérol »-), et permet de normaliser le profil lipidique et la glycémie chez les personnes en surpoids. Tous ces bénéfices s’accompagne logiquement d’une diminution des risques de maladies cardiovasculaires.
Parmi les bienfaits du jeûne intermittent, on retrouve également une baisse des marqueurs de l’inflammation (si ça ne veut rien dire pour beaucoup de monde, il faut juste retenir que c’est plutôt un signe de bonne santé).

Les bienfaits du jeûne sur le cancer

C’est un aspect qui m’a particulièrement interpellé parmi les bienfaits du jeûne intermittent: l’impact de cette pratique sur le cancer. Alors non, jeûner ne permet pas de guérir du cancer ou de l’éviter, sinon tout le monde le saurait!
Mais chez la femme, la restriction calorique est connue pour diminuer le risque de survenue d’un cancer du sein, et surtout pour réduire la progression de la tumeur. En effet, l’organisme fonctionnant en quelque sorte au ralenti, les cellules cancéreuses sont dans le même état et se développent moins vite, elles sont ainsi plus facile à combattre. Sauf que comme je l’ai dit plus haut, la restriction calorique telle qu’elle est présentée dans les études scientifiques est difficile (voire impossible) à pratiquer au quotidien. Or, la pratique du jeûne intermittent a montré des bénéfices similaires à la restriction calorique dans la prise en charge du cancer du sein, en étant bien plus facile à mettre en oeuvre [2].
Le dernier point me semble particulièrement intéressant, c’est l’intérêt du jeûne intermittent (ou court) pour diminuer les effets secondaires de la chimiothérapie. En mettant le corps « au ralenti », le jeûne permet à la fois d’améliorer l’efficacité de la chimiothérapie et de réduire les « désagréments » du traitement (ceux qui ont vu un proche suivre ce traitement savent à quel point il est difficile…). Cet article explique très bien les résultats des études scientifiques dans ce domaine.

Les dernières nouvelles de la science…

La dernière étude en date sur le jeûne est très récente, elle est paru fin décembre 2014 [3]. Son titre m’a plutôt amusée, puisque l’auteur s’est attaché à déterminer si la pratique du jeûne intermittent, dans une optique de perte de poids, était une stratégie efficace ou au contraire un simple nouveau régime à la mode (Fasting for weight loss: an effective strategy or latest dieting trend?). La conclusion de cette étude (qui fait le bilan de toutes les publications scientifiques des dernières années sur le sujet): le jeûne intermittent est une approche intéressante et efficace, que ce soit pour maintenir un poids stable, pour perdre du poids, ou ne pas en reprendre par la suite. Ses avantages: la simplicité de mise en oeuvre, et le fait qu’il ne soit pas nécessaire de compter, peser, etc…

Bref, le jeûne intermittent ne présente que des bienfaits pour la santé lorsqu’il est analysé par les scientifiques. Reste à continuer mon test, pour voir si jeûner 1 fois par semaine est suffisant pour ressentir tous ces bienfaits 😉

[1] : Time-restricted feeding and risk of metabolic disease: a review of human and animal studies. Rothschild J1, Hoddy KK, Jambazian P, Varady KA. Nutr Rev. 2014 May;72(5):308-18. doi: 10.1111/nure.12104. Epub 2014 Apr 16.

[2] : Energy restriction and the prevention of breast cancer. Harvie M1, Howell A. Proc Nutr Soc. 2012 May;71(2):263-75. doi: 10.1017/S0029665112000195. Epub 2012 Mar 14.

[3] : Fasting for weight loss: an effective strategy or latest dieting trend? Johnstone A. Int J Obes (Lond). 2014 Dec 26. doi: 10.1038/ijo.2014.214.


2 réponses

    1. Je savais que ça aidait à supporter la chimio, mais j’ai découvert en me remettant à jour pour ce billet qu’effectivement, ça en améliorait aussi l’efficacité.
      Je suis contente de voir que ça se pratique en vrai, car c’est tellement simple que ça devrait être proposé systématiquement aux patients!

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