Bien dans ses baskets

sans se prendre la tete !

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Ça a commencé avec l’école. Très (trop) vite. Au bout de quelques semaines, ces petites phrases :
– M. il est méchant.
– F. elle fait rien que taper tout le monde
– E. il a encore mordu J.

Je ne sais pas si c’est une histoire de sensibilité, mais j’ai tout de suite eu mal au cœur pour ces petits à qui on collait une étiquette, à même pas 3 ans. Qu’on enfermait dans un rôle, dans la classe : le turbulent, le bagarreur, le méchant.

Alors j’ai expliqué à mes enfants.
« Non, M n’est pas méchant. Pour certains enfants, c’est difficile d’aller à l’école, d’être dans la classe avec d’autres enfants. Peut-être qu’ils ont un peu peur et qu’ils essaient de se défendre, peut-être qu’il y a trop de bruits pour eux, peut-être qu’ils n’arrivent pas à le dire avec des mots. »
J’ai répété mes explications, encore et encore. Peut-être aussi que certains enfants étaient juste « mal élevés » (je n’aime pas ce terme pour des enfants de 3 ans, mais je n’en ai pas d’autres qui me viennent à l’esprit). Mais ce n’est pas à nous de juger. J’ai surtout voulu éveiller la conscience des enfants sur le fait qu’il y avait peut-être autre chose, que chacun était différent dans sa manière de voir, de percevoir, de ressentir l’environnement. Et que ce qui était naturel pour eux pouvait être extrêmement difficile pour d’autres.

Avec le temps, nous avons régulièrement été amenés à croiser des enfants différents. Comme tout le monde, ni plus ni moins. Les enfants sont curieux par nature, ils s’interrogent, parfois ils sont déstabilisés et ne savent plus comment se comporter. Je n’ai jamais détourné le regard, je n’ai jamais fui une explication. Il y a eu de très belles rencontres fugaces, des petits cailloux confiés précieusement au détour de l’allée d’un parc, des sourires échangés. Et puis les petites phrases :
– Maman, quand même, il est bizarre le monsieur…
Alors on reprend les explications. « Oui, on peut être adulte dans son corps mais encore un peu enfant dans sa tête. On peut être adulte mais se comporter un peu différemment avec les autres. Ça ne veut pas dire qu’on doit éviter ces personnes, bien au contraire. Souvent, elles ont envie de venir nous voir et nous parler, alors on peut discuter avec elles. »
– d’accord, Maman.

Et puis il y a eu ce RDV à l’hôpital il y a quelques semaines. Suite à une chute de BMX (encore…), NumberOne a dû passer un bilan opthalmo complet en urgence. Nous avons donc été rajoutés sur le planning du service d’ophtalmologie pédiatrique, le jour des consultations dans le cadre des bilans handicap. Je ne suis plus certaine du nom, il s’agit d’un parcours complet de bilans médicaux dans différents domaines, parcours que suit chaque enfant chez qui on a diagnostiqué un handicap.
Ce jour là, il y avait 2 petits garçons autistes non-verbaux dans la salle d’attente et une jeune femme polyhandicapée en fauteuil. La consultation était très compliquée pour elle, il y a eu beaucoup de cris, mais aussi des chansons (apparemment c’est quelque chose qui la calmait beaucoup), des sourires échangés (encore).
A 8 ans passés, mon fils a été un peu impressionné. Mais aucun gêne, aucun malaise. Quelques questions pour en savoir un peu plus, mais j’ai deviner que derrière ses questions, il cherchait à trouver comment mieux communiquer avec ces enfants.
Et si c’était ça, la solution? Si au lieu de demander à ces enfants et à ces personnes différentes de rentrer dans nos cases, on cherchait tous comment mieux communiquer avec eux pour les intégrer dans notre monde? Il y a encore trop de tabou, trop de méconnaissance, trop de peur de la différence.
Ne les transmettons pas à nos enfants. Transmettons leur l’ouverture d’esprit, l’acceptation de la différence, cette différence que nous avons TOUS.

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