Bien dans ses baskets

sans se prendre la tete !

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Être parents de jumeaux, c’est se poser des questions qui (souvent) ne viennent même pas à l’esprit des autres parents : les faire dormir ensemble ou pas, les habiller pareil, et un jour… les mettre dans la même classe à l’école ou les séparer?

Ce qui est très dérangeant, ce que TOUT LE MONDE a son avis sur la question. Avis qu’en général, on n’a demandé à personne, sauf à la rigueur à d’autres parents de jumeaux ou à des jumeaux directement, pour qu’ils nous donnent leur retour d’expérience.
Mais de la voisine à la boulangère en passant par la directrice de l’école, chacun pense avoir son mot à dire.

Chez nous, on ne s’est jamais trop pris la tête avec toutes ses questions et on a fait au feeling. Pour l’école, c’était un peu pareil, on n’avait pas d’idées bien arrêtées. La seule chose, c’est que je suis un peu méfiante vis à vis de l’école et du « formatage » qu’elle impose parfois (souvent 🙁 ).

L’entrée à l’école des jumeaux

Quand est venu le temps de la scolarisation, nous avons écumé les écoles proposant des pédagogies alternatives autour de chez nous : Montessori (qui était un peu plus confidentiel qu’aujourd’hui), mais aussi Freinet ou encore Steiner-Waldorf. C’est d’ailleurs sur cette école que s’est porté notre choix, avant de nous rendre compte qu’en pratique, ce n’était pas gérable. Ça imposait plus de 3/4h de trajet aux enfants matin et soir, déposer leur sœur à 7h du matin chez la Nounou et la récupérer à 19h le soir, les laisser à la mini-garderie plusieurs heures après l’école chaque jour. Offrir un environnement éducatif idéal à nos enfants, ok, mais pas au détriment de leur/notre qualité de vie….
Il ont donc atterri à l’école du village en face de notre maison, mais nous avions déjà pris une habitude pendant toutes ces visites d’école et ces rendez-vous : celle d’être écoutés et entendus dans notre rôle de parents, et de voir prise en compte également la parole de nos enfants.
Dans la petite école du village, pas le choix, il n’y avait qu’un groupe de TPS : les jumeaux ont donc fait leur première rentrée (en mars) ensemble, et tout s’est très bien passé. Cette situation nous semblait plutôt cohérente car ils découvraient un nouvel environnement et c’est plutôt rassurant qu’ils gardent leur repère. Les enfants amènent bien leur doudou à l’école au début, pourquoi priver un enfant de son jumeau?
Les autres enfants les ont très bien différenciés, seul le maître qui y mettait énormément de mauvaise volonté n’a jamais pris la peine de les reconnaître. Pourtant à l’époque, les garçons avaient les cheveux longs et l’un était coiffé avec une barrette dans les cheveux alors que l’autre avait un bandeau. Au premier coup d’œil, impossible de se tromper! Nous avions aussi une couleur de référence pour chacun au niveau des vêtements, pour faciliter l’identification au premier regard (sinon quand ils courent et qu’ils sont loin, c’est pas forcément évident 😉 ).
L’année suivante, nous avons déménagé dans le village où nous construisions notre maison, il y a donc eu changement d’école (les jumeaux n’avaient fait que 3 mois dans leur toute première école). Là encore, même scénario : école de village avec 1 classe par niveau, ils ont donc été à nouveau ensemble sans que ça pose de problème : ni à la maîtresse qui les différenciaient très bien, ni aux garçons qui géraient leur petite vie chacun de leur côté ou ensemble selon les jours.

La première séparation des jumeaux à l’école

L’année suivante, leur classe de MS était organisée en double-niveau : c’était la première fois qu’il était techniquement possible de les séparer. La directrice nous en a informé et nous a proposé de tenter le coup de les séparer. On en a parlé aux garçons qui n’étaient pas contre avoir « chacun une maîtresse », et la rentrée s’est faite dans 2 classes différentes (en face dans le couloir 🙂 ). Là encore, l’année s’est très bien passée, chacun a étendu son cercle de copains et ils se retrouvaient au moment des récréations. Jamais l’un ou l’autre n’a réclamé d’être dans la même classe que son frère.
L’année suivante, pas le choix, il n’y avait qu’une seule de classe de GS donc ils se sont retrouvés à nouveau ensemble. Ça a été un peu plus fatiguant pour nous car il n’y avait qu’une seule journée à raconter et c’était un peu la bagarre pour savoir qui nous dirait quoi le soir. C’est un des principaux inconvénients à mon sens d’avoir les jumeaux dans la même classe : quand il y a une information, un truc à raconter, l’un a toujours l’impression de ne pas être entendu car l’autre l’a dit avant lui… Mais sinon, ils faisaient leurs activités dans des sous-groupes différents et ne passaient que peu de temps ensemble en classe.

Le CP pour les jumeaux : ensemble ou séparés?

Ah, la grande étape que tous les parents attendent : l’entrée au CP! Le début des devoirs… J’ai déjà expliqué que chez nous, les devoirs devaient rimer avec plaisir (sinon on les oublie). Mais il est vrai qu’avec des jumeaux, ça rajoute un supplément d’organisation…
A la fin de la GS, l’école nous a prévenus qu’il y aurait à nouveau 2 demi-niveaux pour le CP et que les jumeaux avaient la possibilité d’être séparés, pour savoir ce que nous souhaitions. Nous n’avions pas d’avis… Ensemble ou séparés, les années précédentes s’étaient bien passées de notre point de vue. Du côté des maîtresses, même chose, elles n’avaient aucun argument en faveur d’un choix ou de l’autre, car dans les 2 configurations, la gémellité n’avait jamais « posé problème » (ouh, que je n’aime pas cette phrase).
Nous avons donc posé la questions aux principaux intéressés, puisque c’était quand même d’eux qu’il s’agissait. Même réponse : « on veut chacun notre maîtresse ».
Ils ont donc fait leur rentrée chacun dans une classe de CP/CE1, et se sont retrouvés à chaque récréation, mais aussi pour tous les enseignements décloisonnés. Les « devoirs » n’ont jamais été très formels chez nous, donc ça n’a pas non plus été source de difficultés.

Le changement de vie

A la fin du CP, nous avons changé de vie, direction Annecy. Nouvelle vie, nouvelle région, nouvelle école, là, nous voulions que les garçons soient (de préférence) dans la même classe. La question ne s’est pas posée puisque l’école où nous les avons inscrits n’a qu’une seule classe par niveau. Certes, ils ont été « étiquetés » tout de suite comme « les jumeaux », sauf qu’ils ont chacun leur personnalité et très vite, ils se sont fait leur propre copain et chaque enfant a su les reconnaître et les apprécier à titre individuel.

Après 2 ans dans la même classe, l’école a organisé pour cette rentrée des demi-niveaux CM1/CM2, les garçons ont donc eu une nouvelle fois la possibilité d’être séparés.
Là encore, l’école nous a informés qu’il y avait cette possibilité, en « nous » laissant le choix… que nous avons nous-même laissé aux garçons 🙂
Ils ont fait leur rentrée chacun dans leur classe, avec chacun leur maîtresse (qui ont toutes les 2 le même prénom, là c’est moi qui m’y perd!!!) et sont ra-vis! Chaque soir, ils se racontent leur journée pour voir ce que l’autre a fait, etc… J’adore les voir papoter comme ça pendant un long moment!

Les jumeaux à l’école : choisir de les séparer ou de les laisser ensemble

Pour nous, ça a été facile car nos jumeaux sont très ouverts sur les autres et se font facilement plein de copains. Ensemble ou séparés, ça se passe bien.
Et quand on leur a posé la question, ils ont à chaque fois été d’accord sur le choix d’être dans la même classe ou pas.

Mais il y a un paramètre important (le plus important à mon sens) : on leur a donné le choix. Ce n’est pas à une maîtresse, une directrice ou qui-sais-je de décider s’il faut séparer les jumeaux « parce que c’est comme ça, dans notre école, les jumeaux sont toujours séparés », ou parce que « c’est pour leur bien ». Pardon???
Si les jumeaux ne sont pas d’accord eux-mêmes sur le fait d’être ensemble ou séparés, il me semble que la question mérite creusée : pourquoi? quelle(s) crainte(s) se cache(nt) derrière cette séparation? etc…
Je suis outrée à chaque rentrée quand j’entends des témoignages de parents de jumeaux à qui on a imposé une situation qui ne convient à personne, créant un stress inutile vis à vis de l’école…
Chaque parent et chaque enfant a le droit d’être entendu!

Et chez vous, ça s’est passé comment, cette scolarisation? Avez-vous eu l’impression d’être pris en compte? Ou intégrer dans un système auquel chacun doit se conformer?

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