C’est une question qu’on se pose tou(te)s un jour ou l’autre, même si on voit toujours nos (parfois grands) enfants comme des bébés : les laisser seuls, ça arrivera bien un jour, mais à quel âge? (18 ans est une mauvaise réponse).
Il faut dire que c’est quand même plus simple, surtout quand c’est pour faire une course de 2 minutes, d’en laisser 1 tranquillement à la maison plutôt que de s’équiper des pieds à la tête pour sortir (surtout avec l’arrivée de la neige).
C’est d’ailleurs en revenant seule de la laverie il y a quelques jours que j’ai réfléchi au sujet, et au pourquoi/comment j’avais commencé à laisser mes enfants seuls. Voici quelques éléments de réponse, je suis curieuse d’avoir aussi votre avis!
La première des choses, bien sûr, c’est que l’enfant soit demandeur. Assez vite, les crapouillots ont commencé à râler quand je leur disais de venir pour aller faire une course, chercher un truc au bourg, etc… Spontanément, je répondais « vous n’allez pas rester tout seuls! ». Ce à quoi, bien sûr, ils répondaient « mais si, on est grand, bla-bla-bla ». Hum, hum…
Au final, j’ai commencé à les laisser le temps d’aller ramener un truc au voisin (sachant que depuis son jardin, j’ai une vue imprenable sur le salon).
Et c’est là, je crois, qu’intervient un facteur primordial auquel on ne pense pas forcément : l’environnement.
Dans notre maison en Bretagne, j’étais réticente à laisser les enfants seuls car la maison est de plain-pied, largement vitrée, donc si quelqu’un vient sonner, il voit qu’il y a des enfants (et accessoirement devine qu’ils sont seuls). Et là, je ne sais pas comment vont réagir les enfants, et surtout je ne sais pas qui est susceptible de venir (on a par exemple le passage régulier des Témoins de Jéhovah, pas envie que les enfants leur ouvrent…).
A l’inverse, dans l’appartement d’Annecy, je les laisse seuls beaucoup plus facilement parce que je trouve qu’ils sont protégés : il y a un interphone (auquel ils ne répondent pas), puis une seconde porte avec un code, puis la porte de l’appartement avec serrure blindée. Au final, il est impossible pour une personne extérieure de savoir s’il y a quelqu’un dans l’appartement, les enfants sont donc tranquilles.
Pour autant, nous ne les avons jamais laissé livrés à eux-mêmes sans consignes particulières. Pour moi, il faut déjà que l’enfant sache lire (ça m’est arrivé 1 ou 2 fois d’en laisser 1 qui ne savait pas lire, quand il était malade et couché, le temps que j’aille chercher les 2 autres à l’école, mais c’était vraiment exceptionnel).
Ensuite (et même surtout), savoir réagir en cas de problèmes (si quelqu’un se fait mal, ne se sent pas bien..). Cela implique de téléphoner, éventuellement d’aller chercher de l’aide chez les voisins, etc… Chez nous, les twins crapouillots ont discuté de tout ça en grande section : ils ont appris à téléphoner aux pompier en cas d’urgence, donner leur nom, leur adresse. Un apprentissage important qui a facilité l’autonomie ensuite pour les laisser seuls.
Attention, laisser son enfant seul, ça reste toujours quelque chose de progressif. La première fois, on les laissait quelques minutes le temps d’aller chez les voisins, en laissant un téléphone allumé en communication (version babyphone, en gros).
Et pour calmer les choses, ils étaient souvent en train de regarder un dessin animé, pour qu’on soit sûr qu’ils n’allaient pas inventer un jeu tordu ou se disputer 😉
Ensuite, quand on doit les laisser un peu plus longtemps, on essaie de séparer les troupes.
Au final, à 6 ans et 2 fois 8 ans, ils restent régulièrement 1/2 h – 1 h seuls. En général, je laisse soit Poupoune, soit les garçons. Je ne me vois pas augmenter la durée pour l’instant, car ça dégénère assez vite entre eux… Quand les relations seront plus apaisées, je pense que ce sera plus facile.
Et vous, à partir de quel âge avez-vous ou pensez-vous laisser vos enfants seuls?