Pas facile de tenir le rythme pendant ces « vacances » (c’est à dire les vacances scolaires, parce que de mon côté, je suis fidèle à mon bureau). L’avantage, c’est que j’ai pu tester le jeûne intermittent dans des conditions très variées. Le point sur mon parcours dans ce test du mois, alors que j’ai suivi 3 jours de jeûne intermittent sur 3 semaines : les conditions de mon jeûne, mais aussi ce que je mange après chaque période de jeûne, et le point sur quelques idées reçues.
Le jeûne intermittent, comment ça se passe?
La 1ère semaine, j’étais des les conditions « habituelles »: jeûner le lundi, alors que les enfants sont à l’école, et gérer leur repas du midi sans y prendre part.
La 2ème semaine, les choses se sont un peu corsées, puisque c’était les vacances scolaires. Nous étions en effectif réduit avec seulement 2 crapouillots sur 3, mais du coup un repas en famille le lundi midi. Ce qui ne m’a finalement pas trop gêné… Je crois que le corps s’habitue très vite à cette routine de jeûne, et n’ayant pas faim, je n’avais pas particulièrement envie de manger.
La 3ème semaine (cette semaine, donc), la situation était encore différente : crapouillots en vacances chez leurs grands-parents, et Chéri en vacances à la maison. Le lundi était donc notre premier jour à se retrouver en tête-à-tête rien que tous les 2 dans notre maison vide. Alors là, mon cerveau a carrément buggé : je me suis levée le lundi, j’ai préparé notre petit déjeuner, et je me suis rappelée à peu près vers 10h que c’était normalement mon jour de jeûne. On appellera ça un acte manqué, je crois 🙂 J’ai donc repoussé au lendemain cette journée de jeûne, qui a été la plus difficile je crois, dans la mesure où mon Chéri s’est lancé dans la confection d’un plat mijoté qui sentait divinement bon. Heureusement que ma théière m’a fidèlement accompagnée, et une fois passée la période du repas, je n’ai pas eu faim jusque tard dans l’après-midi.
La période post-jeûne : que manger à la fin d’un jeûne intermittent?
C’est un point essentiel, l’intérêt du jeûne intermittent étant tout de même conditionné à ce qu’on fait et mange « après ». Pour ma part, comme je l’ai déjà dit, je n’ai pas faim pendant le jeûne, je n’ai donc pas d’envies particulières lorsque cette période est terminée. Je re-mange lorsque je commence à avoir faim (je n’attend pas d’être affamée). Par contre, j’apporte un soin particulier à ma collation de dé-jeûner (j’aime redonner à l’occasion son sens originel à ce mot!), que ce soit sur la préparation de cette collation ou sa dégustation.
En général, je me prépare une collation joliment présentée sur un plateau, avec une boisson chaude (encore un peu de thé, ou du café pour changer), un fruit, un morceau de fromage ou un yaourt, et une tartine. Ça peut sembler frugal, mais je fais une vraie pause et je m’installe pour savourer cette collation. Chaque bouchée est un vrai plaisir, je crois que les sens (goût et odorat) sont exacerbés par la période de jeûne, et cette pause à l’écoute de son corps et de ses sensations est un petit bonheur bien appréciable.
Avec les « vacances », j’ai pu tester d’autres conditions pour dé-jeûner, et je n’ai pas toujours et
insi, j’ai dé-jeûner pendant une virée shopping avec mes 2 crapouillots, et je me suis fait plaisir avec un cappuccino et une tartelette framboise… Mais là encore, j’ai pris le temps de savourer chaque bouchée, et même si la composition de ma collation post-jeûne était loin d’être adaptée, je crois que l’attention qu’on porte à la dégustation (oui, on ne mange pas après une période de jeûne, on déguste! 😉 ) est tout aussi importante dans les effets attendus du jeûne. Transition toute trouvée pour évoquer les effets du jeûne intermittent sur mon alimentation le reste de la semaine!
Les effets du jeûne intermittent hebdomadaire sur mon alimentation habituelle
Comme je l’expliquais dans le premier billet de ce mois, j’ai choisi la version la plus « facile » du jeûne, à savoir un jeûne intermittent (16 à 20 heures sans manger) pratiqué de façon hebdomadaire (jeûner 1 jour par semaine, donc).
Dès la première journée de jeûne, j’ai pu constater des effets le lendemain : j’ai mangé 2 fois moins au petit-déjeuner le lendemain matin! Et pourtant, je ne prends pas un petit-déjeuner gargantuesque… Depuis 3 semaines, je mange clairement moins en quantité, même si je ne m’en rends pas forcément compte (je ne passe pas mon temps à analyser mon alimentation, ce n’est pas du tout mon truc). Mais ça me saute aux yeux, surtout lorsque nous mangeons à l’extérieur : au restaurant, il devient impossible pour moi de finir une formule plat-dessert, ou de manger galette + crêpe à la crêperie. C’est mon Chéri qui est plutôt content, lui qui mange comme 4 dès qu’il fait du sport (et ça tombe bien, en ce moment il en fait beaucoup 😀 ).
Il a tout de même fallu que je m’habitue à cette nouvelle façon de manger, au moins au niveau des quantités. J’ai tendance à me servir plus que je ne mange (je me sers comme avant), et du coup j’essaie d’être plus à l’écoute de mes sensations. J’essaie aussi de m’arrêter de manger avant que vienne la sensation d’être repue. La « limite » (si on peut dire qu’il y en a une) est assez mince entre la sensation de satiété, et la sensation d’être repue. Pour moi, il s’agit de 2 choses différentes : la sensation de satiété, c’est simplement quand vous n’avez plus faim, alors que la sensation d’être repue, c’est quand on peut dire « j’ai bien mangé » (sans arriver non plus au « j’ai trop mangé »). Je ne sais pas si cette différence de sensation parle à d’autres que moi???
Bref, j’essaie de m’arrêter de manger plus tôt qu’avant (pas en terme de durée, mais de quantité), et ça se fait plutôt naturellement.
Ne pas manger fait-il stocker plus après?
C’est une idée largement répandue : le corps privé de nourriture aurait des mécanismes de défense, hérité des périodes de famine, qui lui ferait « stocker » la nourriture qu’il reçoit après une période de privation. C’est entre autre un des mécanismes impliqués dans l’effet yoyo des régimes. Alors qu’en est-il dans le cas du jeûne?
Ce mode de fonctionnement du corps est totalement juste lorsque, après une période sans manger, on va ensuite se jeter sur n’importe quelle nourriture, de préférence bien grasse/sucrée/calorique. Le corps, qui n’est plus habitué à recevoir de tels apports énergétiques, peut sur-réagir, et dans ce cas, les calories apportées vont être stockées plus que de raison.
Mais dans le cadre jeûne intermittent, on est dans une optique complètement différente. Vous l’avez vu, la collation pour dé-jeûner est légère, et on réintroduit progressivement un vrai repas, même si le jeûne n’a duré qu’une journée. Dans cette situation, les études scientifiques dont je vous parlais la semaine passée ont montré que le corps va réagir de manière tout à fait adapté, en étant même plus performant dans l’utilisation de l’énergie qu’on lui apporte! Je ne rentre volontairement pas dans les détails car ce n’est pas ici un article scientifique, mais globalement, le corps adapte son métabolisme en le rendant plus efficace.
Aucune crainte à avoir, donc, si vous jeûnez pendant 16 heures 1 jour par semaine : vous n’allez pas perdre instantanément les bénéfices du jeûne dès que vous remangerez!